Les tarots vénitiens – arcanes majeurs

I – LE BATELEUR (le MOI) – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Le Bateleur incarne celui qui prend conscience de l’illusion qui l’entoure. Pour donner un sens à son existence, il doit plonger au cœur de sa propre essence, redéfinir son identité au sein de la société.

Dans une posture active il se tient debout derrière une table, manipulant des objets symboliques : la coupe, le couteau, les pièces d’or et la baguette, représentent respectivement les emblèmes des arcanes mineurs : les Coupes, Les épées, les Deniers et les Bâtons.

Ces symboles incarnent les 4 éléments – eau, air, terre et feu et sont associés aux fonctions psychiques qui guident nos actions :

Les sentiments, la pensée, les sensations et l’intuition.

Son chapeau à larges bords évoque un potentiel infini, mais tout reste à accomplir et à apprendre. Ces objets sont les instruments qui lui permettront de percer les mystères du monde.

Avec sa baguette, il pointe vers le ciel, reliant ainsi le divin au terrestre, incarnant l’axiome hermétique : « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas pour accomplir les miracles d’une seule chose » (loi d’Hermès Trimégiste).

Les 3 pieds de la table témoignent de son instabilité, rappelant que le chemin vers la compréhension est souvent parsemé d’incertitudes.

II – LA PAPESSE (le SUR MOI) – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Le Bateleur croise le chemin de la Papesse et se trouve confronté à la connaissance spirituelle et à ses mystères,

La Papesse incarne la sagesse et la source de vie, la naissance de l’âme dans le corps physique.

Elle représente la mémoire universelle, où tout est enregistré comme en témoigne la bobine de film.

Elle médite dans son assise, revoyant tout ce qui existe.

Sa robe bleue symbolise la passivité de l’acte de méditation.

Sa coiffe dépassant du cadre de la carte représente son pouvoir sur les mondes matériel, intellectuel et spirituel.

Les 2 piliers représentent les opposés complémentaires tels que la nuit et le jour, l’ombre et la lumière, le yin et le yang…

Le livre qu’elle tient est sacré, contenant la vérité sur l’homme et son destin. Elle ne le lit pas car elle en a la connaissance innée, voyant bien au-delà de ses mots.

Le Bateleur et la Papesse sont les 2 axes de développement de l’homme: le monde de l’action et le monde de l’esprit.

 Ainsi, le Bateleur acquiert l’intuition du Soi et la sagesse à travers cette rencontre.

III – L’IMPERATRICE – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Le Bateleur avance sur son chemin et se fond dans les énergies à la fois inspirantes et vivifiantes de l’Impératrice, où il trouve et nourrit son intelligence, marquant la naissance de l’esprit et l’épanouissement mental.

L’Impératrice incarne la force de la création, de la croissance et de la multiplication, symbolisant la Vie sous toutes ses formes.

Elle détient le pouvoir de prolifération, pour le bien comme pour le mal, faisant le lien avec le mystère de l’existence.

La couleur verte de sa robe évoque la nature, tandis que le rouge est un hommage à Vénus.

En sa compagnie, le Bateleur affine son discernement et développe sa capacité d’expression.

IV – L’EMPEREUR – 46 x 65 – Acrylique- Huile

L’Empereur incarne l’ordre, la concrétisation et la force.

En sa présence, nous évoluons dans le domaine matériel, où il révèle les potentialités du Bateleur à travers son sens de l’organisation et sa solidité.

L’Empereur nous relie au concret.

Il sait prendre des décisions éclairées et inspire confiance.

Il symbolise souvent la protection et la sécurité, offrant un sentiment de stabilité et d’assurance dans un monde parfois chaotique.

V – LE PAPE – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Le Pape, également connu sous le nom de pontife (du latin « faiseur de ponts »), assume le rôle de médiateur, reliant le ciel et la terre.

Il nous connecte au divin, veillant sur les âmes avec une autorité universelle et indépendante. Sa présence est essentielle pour prendre conscience de notre dimension morale, agissant comme un guide intérieur et un père spirituel.

Le Pape incarne la reconnaissance de la valeur des autres , nous rappelant que nous ne sommes pas le centre du monde.

Les personnages qui se tiennent devant lui, empreints de respect et d’humilité, nous enseignent que le respect envers autrui est le reflet du respect envers nous-mêmes.

VI – L’AMOUREUX – 46 x 65 – Acrylique- Huile

L’Amoureux est celui qui épouse le monde, la nature, en s’abandonnant et en se soumettant à sa destinée, en se laissant choisir, tout en choisissant lui aussi et déterminé enfin à apprendre à devenir un être libre, victorieux, un être unifié.

L’Amoureux représente le choix et l’engagement.

Une fois qu’un choix est fait, il faut en assumer les conséquences.

« Prendre une direction et s’y tenir » tel est le véritable sens du choix.

VII – LE CHARIOT – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Une fois que l’Amoureux (le Bateleur) a fait son choix, ait pris une direction, le Chariot va pouvoir démontrer son courage et la force de son caractère en lui donnant les moyens d’atteindre ses objectifs, malgré les obstacles qui se dressent sur sa route. 

Départ triomphant, mais la victoire ne pourra être obtenue qu’en domptant les impulsions et les craintes (absence de rênes).

Le personnage doit apprendre à harmoniser ses divers élans opposés, c’est à-dire son énergie passive représentée par le cheval de gauche et son énergie active représentée par le cheval de droite.

Le Chariot signale un besoin de s’émanciper en développant une volonté propre, afin de devenir responsable de ses pensées et actes.

VIII – LA JUSTICE – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Le Bateleur avance sur le fil de son destin. Il est question d’équilibre (balance), de maîtrise, de justesse et de vérité.

Cette carte évoque aussi la logique des choses et le résultat de nos actions passées.

Quelle est la signification de l’être? Qu’est-ce être juste? Est juste celui qui sait séparer le faux du vrai, le Bien du Mal. 

Synonyme du discernement, de la clairvoyance et de sagesse. Il faut faire preuve d’intelligence, d’équité et d’impartialité.

Il faut être juste plus qu’être juge. 

La plume, fait référence au jugement des âmes par Osiris. 

Les bonnes et les mauvaises actions terrestres sont pesées à l’aide d’une balance : sur un des plateaux, on place le cœur du mort et sur l’autre, est mise la plume de Maât, la justice. Si le cœur pèse autant que la plume, le mort peut accéder à la vie éternelle.

IX – L’ERMITE – 46 x 65 – Acrylique- Huile

L’Ermite se détache et s’éloigne du monde des apparences pour se diriger vers l’essentiel à la lueur de sa propre lumière.

Il passe sa lanterne au-dessus de l’eau (sentiments, inconscient, émotions, la mémoire). Elle symbolise la conscience toujours en éveil, la vigilance, la prévoyance, la clairvoyance, l’illumination intérieure. Elle éclaire l’intérieur de notre cœur.

Il incarne l’homme en quête de vérité, à la recherche de son identité.

Son orientation sur la gauche, indique un retour sur soi, une réflexion sur son passé ou une analyse de parcours accompli.

Le Bateleur devient Ermite.

X – LA ROUE DE FORTUNE – 46 x 65 – Acrylique- Huile

La roue de fortune, (c’est à dire du destin) offre la possibilité de rompre avec les schémas qui se répètent dans la vie et permet d’acquérir la conviction que ce n’est pas l’ego qui régit le destin, mais le Soi. 

Les 4 symboles autour de la roue représentent les évangélistes  (symbole de la Foi, de la connaissance et des 4 éléments), l’ange (l’Eau) pour St Matthieu, le lion (le feu) pour St Marc, le taureau (la terre) pour St Luc, et l’aigle (l’Air) pour St Jean.

Chaque Élément a ses propres caractéristiques et ses pôles négatif/positifs : 

Le Feu : le courage, la passion… + la vengeance, l’emportement….   L’Eau : la tranquillité, le pardon, …+ l’insensibilité, l’inconstance…    L’Air : l’optimiste, la cordialité, … + la distraction, l’orgueil …        

La Terre : la profondeur, la tempérance…+ la paresse, la mélancolie… On comprend donc mieux pourquoi il faut travailler sur soi pour avoir une meilleure affinité et harmonie avec les Éléments. Le mental a besoin d’être développé (savoirs intellectuels). Une fois que l’intelligence se développe, nous apprenons à contrôler nos diverses tendances, soit : nos élans impulsifs et désirs contradictoires. Le Bateleur prend conscience de ses actes et peut agir sur son destin.

XI – LA FORCE – 46 x 65 – Acrylique- Huile

La Force apprend au Bateleur à canaliser ses énergies, à mesurer les conséquences de ses actes, à devenir maître de son destin et maître de soi. Ce n’est pas par la force physique que l’on parvient à se rendre maître de son destin, mais par la fermeté intérieure.

La Force, ouvre la porte de l‘âme, tout comme la Papesse ouvre la porte de la vie et le Jugement celle de l’esprit. Elle propose au Bateleur de cheminer désormais à l’intérieur de son âme pour en ressortir grandi, plus généreux et tourné vers le monde.

Sans force, l’univers disparaîtrait, sans force l’âme se désagrège, quand le Bateleur atteint la Force, il peut enfin s’appuyer sur son âme, il a atteint la maîtrise de lui-même, la confiance en soi.

Dans la Tempérance, il accèdera à la maîtrise de son environnement.

Le lion représente la force physique, sauvage que doit dompter le Bateleur.

XII – LE PENDU – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Avec Le Pendu, le Bateleur apprend à lâcher prise, par sa posture inversée, il voit les choses différemment, sous un autre angle.

La carte du Pendu du Tarot est une invitation à prendre du recul face à toutes choses et à la vie elle-même. Savoir se poser, se reposer, prendre le temps de se rééquilibrer, ne pas confondre la patience avec la résignation.

Accepter et accueillir ce qui est en soi et la situation par elle-même. Si on apprend à véritablement lâcher prise, alors la situation se résoudra d’elle-même.

C’est un changement du point de vue, du retournement, de la mutation, due à la force de l’âme. Son renversement est peut-être le signe que les choses doivent être comprises par leur envers. Il faut abandonner les schémas traditionnels

Le Pendu renverse son monde et le ressent dans l’essentiel.

C’est le signe d’un basculement de ses priorités. Ce qui est important ne l’est plus et inversement. Être à l’envers pour voir les choses complètement à l’inverse.

La gravitation d’en haut a remplacé celle du bas. C’est l’attraction du haut 

XIII – L’ARCANE SANS NOM – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Ici, il ne s’agit pas de mort mais de changement, de transformation, de renaissance. Il faut mourir, pour renaître et vivre enfin.

Se défaire de l’inutile, des idées préconçues, des entraves constituées par les mauvaises habitudes et croyances, des préjugés et aprioris.

Il s’agit de donner du sens à son existence, ce qui est un travail de spiritualisation.  

C’est une nouvelle vie qui commence. 

C’est en quelque sorte un ancien soi qui part pour laisser place à un soi nouveau.

Le Bateleur vit un moment de régénération et de purification au cours duquel il assimile ce qu’il a appris.

XIV – LA TEMPERANCE – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Après l’épreuve de la transformation de L’Arcane Sans Nom, les énergies internes par l’écoulement des fluides doivent reprendre leur cours, tout doit se rééquilibrer.

La Tempérance transfert un fluide d’un vase à un autre (2 forces opposées), sans en perdre une goutte, elle conçoit une énergie pure, nouvelle.

« Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ». 

C’est l’arcane de l’harmonie, de la coopération, de la sociabilité.

« Toute réussite est question de dosage ».

XV – LE DIABLE – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Le Diable représente les pulsions, les tentations, les obsessions. Il est le symbole d’une grande énergie passionnelle mais aussi d’excès et de violence. Il est révélateur de nos faiblesses, de nos manques. 

Le Diable s’enflamme, il permet de comprendre nos pulsions. Il est dépourvu de raison et est contrôlé par ces désirs.

Nous sommes prisonniers de nos désirs, nous devons nous libérés de nos chaînes.

Le but est d’arriver à maitriser ses pulsions, et à faire de cette énergie une énergie créatrice plutôt que destructrice.

XVI – LA TOUR – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Cette tour qui rappelle la fameuse Tour de Babel, se voit décapitée par la foudre qui vient du Soleil (la lumière, la Connaissance) et fait s’écrouler les briques sur la tête des âmes-de-vie qui sont à l’origine de cette construction vaniteuse et dérisoire. La Tour foudroyée symbolise l’orgueil.

Pour qui sombre rapidement sous la domination des désirs, passions, émotions ou vaniteuses ambitions, ce libre arbitre, cette liberté ne peut durablement s’exprimer.

C’est l’humilité qui libère et supprime le poids du fardeau des servitudes.

La Tour symbolise des changements importants.

Elle nous enseigne que toute transformation se réalise par le dépassement de ses peurs, la déconstruction de ses croyances et que pour sortir de ses enfermements, il existe une porte ouverte en permanence située au sommet de soi-même.

XVII – L’ÉTOILE – 46 x 65 – Acrylique- Huile

L’Etoile va permettre au Bateleur de commencer sa véritable construction et de naître ainsi enfin affranchi de toutes les vicissitudes du monde et des hommes. L’Etoile est espoir, conviction et inspiration…Elle est un guide, notre lumière intérieure

Elle verse l’eau purifié sur la terre, comme un rituel qui semble vouloir créer un lien entre le terrestre et le céleste, comme une bénédiction.

Il ressort également de cette image, une idée de don de soi ou d’offrande, une offrande d’ordre spirituel vu la couleur de l’eau (bleue) s’échappant de l’amphore, ce qui parait confirmer l’idée d’un rite de purification ou, peut-être, de communication, de connexion.

XIII – LA LUNE – 46 x 65 – Acrylique- Huile

La Lune symbolise l’imagination, l’éveil psychique, l’illusion, nos craintes intimes.

La lune veut apprendre au Bateleur à faire face à ses peurs, à voir la lumière dans l’obscurité.

L’écrevisse illustre les origines lointaines de l’homme et fait référence au moment de l’évolution où le progrès a développé la structure extérieure rigide avant de l’abandonner au profit du squelette interne. Elle vient de l’intérieur de l’eau, elle est ce qui est encore plus profond, ce que notre côté sauvage est, et avec lequel le Bateleur va se confronter. Ce sont les craintes profondes et irrationnelles, la panique, les phobies, le côté obscur de notre être. L’écrevisse et les crustacés marchent à reculons, allusion à la régression. Il faut sortir des eaux de l’inconscient.

Les 2 loups hurlent à la lune, comme pour nous mettre en garde des multiples   dangers (’illusion, fantasme, régression). Il faut du courage pour affronter ce côté noir de nous-même, si nous y arrivons, nous pourrons prendre la route qui nous amène au-delà des tours, les craintes les plus profondes disparaîtrons et nous serons prêts à surmonter finalement la dualité que la Lune contient (les tours).

XIX – LE SOLEIL – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Le Soleil pourrait indiquer un amour-propre démesuré, une estime de soi surévaluée, un sentiment de supériorité, ou de l’orgueil. Il n’en est rien.

Le Bateleur doit choisir de vivre sa vie selon ses règles et écarte les jugements préconçus dictant jusqu’alors ses choix. 

Le Soleil est sans doute l’Arcane de « la Lumière, de l’Illumination ». C’est le rayonnement de la pensée, de l’intelligence et des grands sentiments. Il est synonyme d’un grand dévouement et de sentiments nobles et contient tous les éléments de réussite. 

C’est le triomphe total.

XX – LA RÉSURRECTION OU LE JUGEMENT – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Il est question ici, d’une renaissance, d’une naissance à un mode de perception autre, plus vaste et clairvoyant.  

L’ego a été détrôné pour laisser émerger l’Être profond.  

L’ange est le messager de Dieu. Il a comme fonction de nous aider, de nous guider et de veiller sur nous (ange gardien). lI paraît annoncer une nouvelle ou, peut-être, vouloir donner un présent ou un message révélateur.  

Cet arcane paraît symboliser l’Éveil, l’Intelligence, l’Individuation, ainsi que des capacités perceptives et une conscience supérieure (puisque capable de percevoir et de communiquer avec l’ange céleste). 

Le personnage semble rempli de gratitude, de re-connaissance.

XXI – LE MONDE – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Le Bateleur a atteint son but. Il tient un bâton, c’est le pouvoir sur les choses. Le monde est à la portée de sa main. 

C’est l’accomplissement de toutes les épreuves précédentes qui suite à la prise de décisions adéquates et du long chemin parcouru sont couronnées de succès.

Le Bateleur a compris que la vie est un passage, qu’il convient de dépasser ce qui est matériel tout en l’intégrant à son incarnation. Il s’agit de prendre de la distance et de se voir comme faisant partie d’un tout bien plus important.

Le message de cet arcane, est que chacun de nous porte le monde. Il n’est ni accessible, ni illusoire ou utopique. Il est ce que nous sommes.

0 – LE MAT – 46 x 65 – Acrylique- Huile

Du Bateleur au Monde, 21 portes ont été franchies. Elles contiennent toute la diversité de l’expérience humaine. Au terme de ce périple, le Mat se révèle : il était derrière chaque arcane et l’image qu’il nous renvoie est la nôtre. Il nous montre l’humanité en marche vers sa réalisation. Il a accompagné le Bateleur, pas à pas.

Il ne possède rien, seulement un baluchon avec lequel il part vers l’inconnu. Cela constitue tout ce qu’il a accumulé comme connaissance et comme attache au cours de son existence.  

Il s’oppose à toutes les richesses du monde et à ceux qui les détiennent et au pouvoir ainsi qu’à l’ordre établi.

Il ne semble pas se soucier de savoir où il place les pieds, ni de savoir où il va…

Accompagné par un chien, à sa gauche mais qui marche vers la droite semble vouloir le retenir, comme pour le prévenir d’un danger, à moins qu’il ne le pousse à avancer sur la route de l’évolution. Ainsi, à chaque pas, le Mat crée sa route, sa destinée, mais simultanément, la route se transforme et le crée.